La qualité du patrimoine bâti Verviétois témoigne d’une aventure industrielle singulière mais aujourd’hui révolue – l’industrie textile.

Une reconversion économique difficile, jumelée au déplacement d’une population plus aisée vers les collines avoisinantes laisse aujourd’hui les traces de paupérisation et d’abandon caractéristiques des mutations urbaines de la seconde moitié du vingtième siècle.

Le projet, initié au début des années 2000, concerne une zone historiquement qualifiée de porte d’entrée vers la ville, la « porte de Heusy ». A cette dimension historique du lieu se greffe à présent la notion de transit urbain, une liaison routière Est-Ouest réservée aux véhicules rapides.

L’objectif du projet, une opération de revitalisation urbaine, est d’apporter la mixité de programmation nécessaire à la reconstruction d’un quartier : 54 logements moyens, 2.000m2 de bureaux, 800m2 de commerces, espaces publics, des parkings en sous-sol.

D’un point de vue architectural, la présence du palais de justice voisin, d’un tissu urbain dense ainsi que la nécessité de marquer et structurer l’entrée Est de la ville nourrissent le processus de mise en forme.

Le premier bâtiment construit s’implante sur la trace d’un ancien îlot urbain insalubre démoli, il en reprend sa morphologie urbaine tout en établissant un recul nécessaire à la construction d’un nouvel espace public au Nord. La disposition des logements est étudiée de façon à recréer un intérieur d’îlot, privatif, qui procure calme et lumière traversante à l’ensemble des logements. Les bureaux sont implantés du côté de l’axe de circulation automobile établissant un tampon acoustique pour les logements. La proportion et la matérialité de leur façade dialogue avec la façade néo-gothique du palais de justice voisin.

Le second bâtiment de logements avec commerces au rez est une ponctuation urbaine de gabarit R+8 articulée au contexte environnant et symbolisant l’entrée de ville historique. Sa construction a été retardée par le contexte économique défavorable des dernières années.

L’ensemble du processus du projet intègre un volet public (le financement du nouvel espace public est pris en charge par la Ville et la Région suivant le principe de la revitalisation urbaine). Une grande attention a par conséquent été portée à l’aspect concertation –et participation- citoyenne en concertation avec la Ville.